L’influence d’Augustin est considérable. Jusqu’à la fin du XIIè siècle, il règne. C’est alors que sont découvertes des œuvres d’Aristote. Thomas d’Aquin va s‘en inspirer. Les commentateurs vont opposer Platon et Aristote, Augustin et Thomas. Car, dira Pascal, « On aime à voir dans les disputes le combat des opinions, mais de contempler la vérité trouvée, point du tout » (773L). On oublie qu’Aristote était le meilleur élève de Platon, que les écrits que nous possédons sont différents par la forme. Platon s’adresse à de vastes auditoires et emploie des mythes pour se faire comprendre. Chez Aristote ce sont des notes de cours. Le message n’est pas tellement différent. On oublie que Thomas interprète Aristote à la lumière d’Augustin. Mais le conflit demeure. Ses Frères vont après sa mort falsifier les écrits de Jean de la Croix pour les dépouiller de l’influence augustinienne. Au XVIIè siècle on prétend que Pascal s’inspire d’Augustin, tandis que les jésuites s’adressent à Thomas. Dans la lettre 16 d’Aquaviva, le Général des Jésuites on ne trouve pas Thomas, mais neuf références à Augustin. Et dans les Pensées huit références à Thomas. Les génies sont de grands lecteurs sans œillères, ils prennent leurs biens sans tenir compte des classifications fabriquées. Les Confessions sont le livre le plus lu après la Bible. Influence sur les mystiques : Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, mais aussi sur Pétrarque et la Renaissance, Rabelais, Descartes…
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André Bord 