Dès leur publication, les Pensées de Pascal eurent une audience extraordinaire en Europe. De 1670 à 1734, on compte en France 56 éditions. L’engouement ne s’est pas ralenti. Le Centre International Blaise Pascal publie régulièrement les nombreuses publications concernant Pascal. 61 adhérents sont étrangers en 18 pays. Les Pensées ne concernent pas seulement les universitaires. Les témoignages de dette sont nombreux. Pour ne parler que des plus récents, le frère Luc de Tibhirine lisait Pascal tous les jours ; sœur Emmanuelle, en faisait sa lecture de chevet, « son maître de pensée et de vie ». Un long article du Figaro pose le problème : « Faut-il canoniser Pascal ? ». L’encyclique Fides et Ratio nomme deux fois Pascal.
Pourtant certains le dédaignent : scolaire, classique, difficile. On préfère la médiocrité de la mode. La forme rebute. D’éminents catholiques, aveuglés par une érudition fallacieuse répétée d’âge en âge sans contrôle, le rejettent. Il suffit d’aplanir ces difficultés.
Nous indiquons la diversité des entretiens de Pascal car ses relations furent nombreuses, généralement amicales, même s’il n’eut qu’un véritable ami : le duc de Roannez. Échanges fondamentaux avec son père, puis à l’Académie Mersenne, avec les mathématiciens ou scientifiques, Desargues, Roberval… avec les frères Deschamps, décisifs ; avec ses sœurs, avec de jeunes amis et le sieur Saint-Ange, avec Dalibray, le frère de Mme Sainctot, avec Descartes, Mitton et le chevalier Méré ; à Clermont, enfant, avec ses proches voisins et cousins, les Chardon, les Peghoux ; à Paris à douze ans avec Arthus Gouffier le futur duc de Roannez ; à Clermont-Ferrand puis à Paris, avec Jean Domat ; en 1652 à nouveau avec son cousin devenu religieux, le Père Séraphin de Sainte-Thérèse (Blaise Chardon), avec les carmes déchaussés, mitoyens de Bienassis ; avec les solitaires de Port-Royal : Arnauld d’Andilly, et son fils de Pomponne, Le Maître de Sacy et Fontaine, Antoine Arnauld, Nicole, Saint-Gilles, Sainte-Marthe… ; avec Huygens, avec Mère Agnès privilégiée et sœur Angélique de Saint-Jean ; avec les ducs de Liancourt et de Luynes. Avec, rivalisant au jeu des sentences, Mme de Sablé et de La Rochefoucauld, avec le docteur Menjot…, sans compter les nombreux rapports épistolaires, comme avec Pierre de Fermat. Ici le nombre des interlocuteurs est réduit, chacun représentant un genre de vie à l’instar de Pascal choisissant Epictète et Montaigne comme type du dogmatisme et du scepticisme.
Ce livre ne peut négliger nos découvertes personnelles. En 1645 son désespoir après un amour malheureux et son père le sauvant du geste fatal. L’influence considérable de la famille Chardon. 1612 Etienne Pascal et Jacques Chardon sont tous deux échevins. 1614 Etienne célibataire achète deux maisons qui encadrent celle de Jacques rue des Gras. 1616 Etienne épouse Annette Begon la cousine germaine de la femme de Jacques. Les cousins Chardon et Pascal vont jouer dans la cour intérieure. 1634 Blaise Chardon à 18 ans devient Séraphin de Sainte-Thérèse carme déchaussé, rue de Vaugirard à Paris. 1652-353 Blaise Pascal pendant 8 mois séjourne à Bienassis. Blaise Chardon redevient son voisin le couvent jouxte le château. Pascal fait une retraite « considérable », il devient mystique…Qu’au XVIIè siècle le mot janséniste ne soit qu’un slogan calomnieux qui ne s’applique à rien ni à personne est plus qu’une découverte personnelle, c’est un constat de plus en plus général.
Le livre insiste sur les derniers jours de Pascal. Pascal et la fille de 17 ans qui lui tend la main et qu’il faut sauver. Ses rapports avec les sulpiciens. Ses échanges quotidiens avec sa sœur Gilberte et sa servante Polycarpe, avec ses médecins : Vallant et Valot, avec le Père Beurrier dont le témoignage est si important, avec son ami Domat qui fera son portrait, avec Sainte-Marthe ; son idée fixe des pauvres.
Si les Pensées sont nées de multiples conversations avec des interlocuteurs très différents, cet ouvrage essaie de retrouver la source : l’échange avec l’athée, l’indifférent ou le fervent. Évidemment c’est une fiction ; mais ce n’est pas un roman : les Pensées sont largement exploitées, notées les références. Le souci est la vérité. Si certains inédits, fruits de nos recherches, choquent, nous en signalons les sources vérifiables par tous.
Le livre propose un Pascal plus vivant à la portée de tous, en l’immisçant dans son actualité chargée d’incrédulité et de ferveur. Avant d’être le plus Grand des Français, un génie et un saint, il est un homme comme nous ; un frère.
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